L’enfant sauvage: le drame de grandir


J’adore le cinéma de François Truffaut. Son oeuvre me touche profondément parce que je l’ai toujours trouvé comme un émouvant hommage à l’innocence.

La plupart de ses films est dédiée au drame et -en même temps- la comédie de l’enfance: l’une des plus importantes époques de nos vies. Spécialement avec les personnages masculins: quand on voit l’un de ses films, on a l’impression que même si ils sont des hommes, ils ne sont encore devenus des adultes.

Je viens de voir L’enfant sauvage, un film très éloquent de ce trait que je viens de décrire. Il raconte la vraie histoire de Victor d’Aveyron, un enfant trouvé dans une forêt du sud de France, sans avoir eu du contact avec d’autres humaines. Dr. Jean Marc Gaspard Itard, interprété par François Truffaut, s’occupe de lui enseigner vivre comme un enfant “normal”.

Ce n’est pas un travail facile, pas du tout. En fait, il y a une certaine réticence dans Victor pour s’adapter à la vie humaine et se laisser domestiquer. Cette opposition permet à Truffaut d’établir le postulat central du film: qu’est-ce qu’il faut acquérir -et perdre- pour pas seulement grandir, mais définitivement devenir humaine?

Le film peut être parfois comique, mais il ne faut pas perdre de vue la partie dramatique de l’histoire qu’il raconte: la démission de la souveraineté que la nature lui a apporté. Victor doit oublier pratiquement la façon dont il a vécu sa vie sauvage.

Au cours du film le docteur présente, dans une façon très rigoureuse, les avances et les obstacles du procès d’apprentissage de Victor. Le tonne de ses rapports est délibérément exagéré, et ça fonctionne comme un recours d’ironie. N’oublions pas que Truffaut a toujours été un militant de la naïveté.

Avec L’enfant sauvage, Truffaut réussit à représenter le procès de grandir comme une sorte de deuil: pour devenir adulte il faut renoncer à beaucoup de choses. Le docteur l’admets lui même: grandir, ce n’est que “la perte de la liberté”.

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